Partager la page
Croiser les savoirs scientifiques pour mieux protéger les océans
Publié le

À l'approche de la troisième Conférence des Nations unies sur l'océan (UNOC) qui débutera la semaine prochaine du 9 au 13 juin à Nice, le Fonds Français pour l'Environnement Mondial (FFEM), en partenariat avec la Fondation Tara Océan, le Parc national de Port-Cros et la Fondation Carmignac, a organisé le 2 juin 2025 un événement majeur sur l'île de Porquerolles. Cette rencontre a réuni scientifiques et experts autour d’un enjeu mondial : la conservation de la biodiversité marine au-delà des juridictions nationales.
UN MOMENT D'ÉCHANGES À LA CROISÉE DES DISCIPLINES
Inscrit dans la Mission UNOC de la goélette Tara labellisée La Mer en Commun, cet événement visait à croiser les expériences et les connaissances sur des projets soutenus par le FFEM et d'autres partenaires, en lien avec la création et la gestion d’aires marines protégées (AMP) en haute mer.
À l'heure où le traité BBNJ (Biodiversité au-delà des juridictions nationales) attend la ratification d'au moins 60 pays pour entrer en vigueur, la nécessité de renforcer les connaissances scientifiques s'impose : ces données sont cruciales pour la délimitation, la gestion et l'efficacité des AMP, piliers de la protection des écosystèmes océaniques.
FOCUS SUR LES PROJETS PRÉSENTÉS
• Alain Barcelo, Chef du service Connaissance pour la gestion de la biodiversité au Parc national de Port-Cros, a présenté le Sanctuaire Pelagos, première aire marine transfrontalière méditerranéenne pour la protection des mammifères marins, récemment renforcée par la création d'une Zone Maritime Particulièrement Vulnérable (ZMPV).
• Damien Eveillard, Chercheur en biologie informatique à Nantes Université, a partagé les avancées du Projet Plankt'ECO porté par la Fondation Tara Océan et notamment d'une méthodologie qui analyse simultanément des gènes du plancton et des images satellitaires pour identifier quelles sont les zones d'intérêt fixes ou mouvantes dans l'Océan. Cette méthodologie pourra être un outil d'aide à la décision politique pour la définition d'aires marines protégées en haute mer.
• Julie Patris a exposé ses travaux avec l’Université de Toulon et le Centre International d’Intelligence Artificielle en Acoustique Naturelle sur l’analyse acoustique des dauphins et marsouins côtiers en Argentine et au Chili, développant des modèles mathématiques et des outils d'intelligence artificielle pour classifier les signaux sonores.
• Tim Collins, biologiste marin à la Wildlife Conservation Society (WCS), a présenté le programme QWIO (Quieter Western Indian Ocean), centré sur la modélisation du bruit sous-marin anthropique et ses effets sur les cétacés et les tortues marines dans l'océan Indien occidental.
• Joëlle Richard, de l’Université de Bretagne occidentale, a mis en avant le projet SARGADOM qui vise à protéger des sites remarquables tels que le dôme thermal au large du Costa Rica et la Mer des Sargasses en développant des modèles de gouvernance innovants.
• Ahmed Senhoury, directeur du Programme régional pour la conservation de la zone côtière et marine (PRCM) en Afrique de l’Ouest, a partagé les perspectives de mise en œuvre du traité BBNJ par les États côtiers africains et le Cap-Vert.
Le projet Planck'ECO
LA SCIENCE AU CŒUR DES AIRES MARINES PROTÉGÉES
L'ensemble de ces présentations a rappelé un point fondamental : la science est indispensable pour documenter les enjeux écologiques et guider la création d’aires marines protégées en haute mer. Ces espaces, encore très peu nombreux, représentent un levier essentiel pour préserver la biodiversité marine et lutter contre le changement climatique.
En contribuant activement à ce type de rencontres et en soutenant des projets de recherche innovants, le FFEM avec l’appui de ses partenaires confirme son engagement pour un océan durable, où la coopération internationale et l’excellence scientifique sont les clefs du succès.
En savoir plus sur les projets présentés lors de la conférence

