Préservation et financement innovant de territoires à haut couvert forestier et à faible déforestation (Réserves vitales)

Le concept de « carbone irrécupérable » désigne des stocks de carbone qui, s’ils venaient à être dégradés ou détruits, ne pourraient être restaurés d’ici 2050, date à laquelle l’humanité devra avoir atteint la neutralité carbone pour éviter un réchauffement de plus de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels. Avec le bassin du Congo et les mangroves d’Asie du Sud-Est, l’Amazonie est l’une des principales régions concentrant ce carbone irrécupérable. C’est aussi un hotspot de biodiversité mondiale. Ces étendues renfermant à la fois carbone irrécupérable et biodiversité irremplaçable sont décrites par une notion encore émergente de « réserves vitales » dont la préservation est indispensable à la lutte contre le changement climatique, aux moyens de subsistance et bien-être des populations. Néanmoins, ces zones bénéficient d’un accès limité aux financements climatiques internationaux, et c’est là toute l’ambition de ce projet : faire émerger des mécanismes de financement innovants et pérennes afin d’assurer l'intégrité de ces territoires sur le long terme et ce dans quatre pays clés : la Bolivie, l’Équateur, le Guyana et le Pérou.

Le projet repose sur trois grands axes :

• Créer les conditions favorables à la mise en place d’une gestion durable et d’une protection à long terme des réserves vitales.
• Créer, protéger et gérer durablement une réserve vitale dans chaque pays d’intervention.
• Garantir un suivi-évaluation rapproché pour capitaliser et favoriser la réplicabilité des mécanismes financiers innovants dans d’autres géographies.

• Démontrer les bénéfices socio-économiques, climatiques et de conservation de la biodiversité associés à la mise en place et au maintien des réserves vitales.
• Alimenter les réflexions internationales sur le financement durable de la conservation et des territoires situés dans les pays à haut couvert forestier et à faible déforestation (HFLD).
• Favoriser la réplicabilité de mécanismes de financement innovants et prometteurs dans d’autres pays de l’Amazonie et au-delà.

De nombreuses aires riches en carbone irremplaçable et en biodiversité (« réserves vitales ») ne sont pas éligibles aux financements climat basés sur le marché en raison de leurs faibles taux historiques de déforestation. Les cadres actuels de financement du climat (au titre de l'article 6 de l'accord de Glasgow) fournissent en effet un financement d'urgence pour les forêts, mais pas pour leur gestion à long terme. Ce projet propose donc d’apporter des innovations en matière de financement durable (alternatif à la compensation carbone) de ces réserves vitales, qui seront mobilisables par les pays à haut couvert forestier et à faible déforestation. Un groupe de travail dédié à l’Amazonie sera créé au sein du laboratoire Finance durable de Conservation International pour accompagner la mise en place de mécanismes financiers dans les pays d’intervention, tout en assurant l’articulation avec les réflexions et les apprentissages des solutions financières initiées et testées dans d’autres géographies.

Le projet permettra également de faciliter le développement et/ou l’opérationnalisation des mécanismes identifiés comme prometteurs dans ces pays, à travers l’allocation de financements de démarrage.