Protéger et restaurer la biodiversité marine, tout en soutenant la sécurité alimentaire des communautés côtières aux Philippines

Situé à Taytay, au nord-est de l’île de Palawan, au cœur du Triangle de Corail — zone récifale la plus riche en biodiversité au monde —, ce territoire est confronté à des menaces environnementales croissantes : déforestation par culture sur brûlis, pêche illégale (au cyanure, à l’explosif, au compresseur), et surexploitation des ressources marines. Résultat : une chute dramatique de la biodiversité récifale et une insécurité alimentaire croissante pour les communautés de pêcheurs, aggravée par l’exportation des ressources halieutiques hors des villages.

Le projet s’articule autour de trois composantes majeures, complémentaires et interdépendantes :

Composante A – Gouvernance et gestion des écosystèmes marins
•    Création et extension d’un réseau d’aires marines protégées (AMP) connectées, à fort niveau de protection, gérées localement et de manière participative.
•    Mise en œuvre d’actions de restauration écologique (ex. : récifs artificiels, réensemencement).
•    Élaboration d’un modèle national de gestion des AMP, reproductible à l’échelle des Philippines.

Composante B – Résilience socio-économique des communautés locales
•    Accompagnement des pêcheurs (structuration, renforcement de compétences).
•    Développement d’une aquaculture communautaire durable (notamment via l’élevage de post-larves dans le fishlab existant).
•    Mise en place de nouvelles activités génératrices de revenus (AAGR), intégrant justice sociale, lutte contre la pauvreté et résilience alimentaire.

Composante C – Recherche, éducation et diffusion des connaissances
•    Suivi scientifique et évaluation de la gestion des AMP.
•    Valorisation des résultats via des actions de communication, éducation et sensibilisation (notamment auprès de la jeunesse et des institutions locales).
•    Renforcement des capacités locales et transfert de connaissances pour la réplication du modèle.
 

•    Un réseau d’AMP communautaires opérationnel, écologiquement connecté et gouverné localement, servant de modèle pilote pour l’ensemble de l’île de Palawan et du pays.

•    Une réduction significative de la pression halieutique, accompagnée d’une amélioration de la sécurité alimentaire des communautés.

•    Des activités économiques alternatives pérennes favorisant une diversification des revenus et une diminution de la pauvreté.

•    Une prise en main locale des outils de gestion, rendant les communautés autonomes dans la préservation de leur patrimoine naturel, sans dépendance extérieure.
 

Depuis 2012, Sulubaaï a démontré l’efficacité de son approche novatrice alliant science, co-construction locale et action de terrain. Son travail a été salué à l’échelle nationale et internationale pour son caractère exemplaire, à la fois en matière de conservation de la biodiversité, de mobilisation communautaire et de recherche appliquée. 

Ce projet capitalise sur ces acquis pour bâtir un modèle intégré, robuste, durable et reproductible, combinant :
•    Des outils de restauration écologique éprouvés
•    Une gouvernance locale inclusive et innovante
•    Une articulation forte entre recherche scientifique et gestion opérationnelle

Il illustre pleinement les ambitions du FFEM en matière de préservation de la biodiversité, d’adaptation des territoires aux défis climatiques, et de promotion de modèles durables de développement au service des populations.

Ce projet s’inscrit dans la continuité d’une première intervention du FFEM en faveur de la Sulubaaï Environmental Foundation. Il ambitionne de consolider les acquis et de passer à une plus large échelle les approches, outils et méthodologies testés dans ce premier projet. La conception de cette nouvelle phase s’appuie sur les conclusions et recommandations de l’évaluation finale indépendante menée sur la précédente phase.